Au début des temps, les dieux (deva)
qui étaient tous mortels, luttaient les uns contre les autres pour la maîtrise du monde. Or il advint que les deva, affaiblis et sur le point d’être vaincus, demandèrent l’assistance de Vishnou. Celui-ci leur demanda d’unir leurs forces à celles des asura, dans le but d’extraire l’amrita, le nectar d’immortalité, de Kshirodadhî, la mer de lait.
Ils jetèrent des herbes magiques dans la mer, renversèrent le mont Mandara de façon à poser son somet sur la carapace de la tortue Adûpâra, elle-même un avatar de Vishnou, et ils utilisèrent le serpent Vâsuki, le roi des Nâga, pour mettre la montagne en rotation en tirant alternativement sur la tête et sur la queue.
Il leur fallut mille ans d’efforts. Le barattage produisit plusieurs objets extraordinaire et des êtres merveilleux avant qu’enfin apparaisse Dhanvantari, le médecin des deva, tenant dans ses mains une coupe, Kumbha, pleine d’amrita.
Aussitôt qu’ils le virent, les asura se précipitèrent sur lui pour s’emparer de la coupe, avant que les deva ne puissent intervenir. Vishnou prit alors la forme de Mohini, la femme la plus belle au monde. Ainsi, il put dérober la coupe aux asura subjugués, pour la remettre aux deva.
Rendus immortels, les deva ne purent être vaincus au cours de la lutte qui s’ensuivit et ils précipitèrent les asura aux enfers. Cependant, quatre gouttes d’amrita tombèrent sur la terre : dans le fleuve Godavari à Nasik, dans la rivière Shipra à Ujjain, dans le Gange à Hardwar et sur la ville d’Allâhâbad. Ces quatre villes d’Inde, bénies par le nectar, sont devenues des lieux majeurs de pèlerinage. Les grands rassemblements nommés kumbha mela.
Cette histoire, comme les milliers d’autres qui composent le Mahabaratha et tous les textes de l’hindouisme, m’a fascinée lorsque j’ai voyagé au Cambodge, à Angkor en particulier, d’où viennent les photos publiées ci-dessus.
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