Honnêtement, je ne sais pas. Parce que si vous n’êtes pas au courant qu’aujourd’hui, c’est la Saint-Valentin, c’est que vous êtes sourd, aveugle, bouché à l’émeri et butté-borné, que vous vivez enfermé dans une cave sous la garde d’un psychopathe (lisez ou relisez Mygale, de Thierry Jonquet, vous m’en direz des nouvelles), que vous habitez à côté de chez E.T (qui est retourné maison, au cas où, pour les mêmes raisons que précédemment, vous ne le sauriez pas), ou que vous êtes décédé mais depuis plus de trois mois.
Pour moi, ça a véritablement commencé ce matin à 6 h 45 par un coup de fil de mon ex, qui m’oublie si peu qu’il se croit toujours autorisé à faire sonner le téléphone dès potron-minet (je hais la sonnerie du téléphone, et toute sonnerie en général, en particulier quand je dors. Je préfère encore les papattes griffues du chat Lilou, même s’il n’a pas les mêmes horaires que moi et qu’il déteste que je traîne au lit après 4 heures du matin, surtout le week end)
Donc la Saint-Valentin a ceci de bien, c’est qu’elle réveille en fanfare le matin. Ensuite, France Inter se croit obligé de la ramener, du genre « si vous n’avez pas acheté votre bouquet de fleurs, dépêchez vous, ce soir y’en aura plus », quand ce n’est pas pour nous tartiner des litanies sur l’histoire de ladite « fête ». Ainsi pouvez-vous apprendre qu’en fait ils sont sept, les saints Valentin à être fêtés le 14 février. Sept ? Un chouette nombre quand même, vous ne trouvez pas ?
Bref, des Valentins aux lupercales romaines, il n’y a qu’un pas, franchi par les chroniqueurs matutinaux inspirés. Ils nous ont donc bassiné avec ces fêtes païennes au cours desquelles ont tirait au sort le nom des filles et des garçons qui allaient former couple lors de la fiesta dédiée à Lupercus, dieu des troupeaux et des bergers, et rester couple un an durant, hardi petit, la providence, je l’espère, faisant les choses au mieux de ses possibilités. Je me vois assez mal en couple avec certains abrutis de ma connaissance, bien du genre à participer à ces rigolades organisées.
Je vous passe les pubs en tout genre, les coeurs rouges gros comme ça pour vendre des trucs dont on n’a pas besoin, les idées-cadeaux en quadrichromie alors qu’il vous reste à peine assez de sous pour que votre banquier ne fasse pas un infarctus du myocarde en regardant votre compte, les idées-voyage, alors que justement, vous savez que votre banquier va faire un infarctus du myocarde, bref, les pelletées de marketing dont on nous gave jusqu’à la nausée.
Et les célibataires, alors ?
Parce que oui, figurez-vous qu’il y a des célibataires. Ah, mais oui madame, je vous assure.
Il y en a qui se portent bien, comme moi (je guéris gentiment de mes 7 ans de galère (et non pas de réflexion) et de mon trauma).
Et il y a les autres…
Alors là, c’est moins drôle. Je dirais même, ça doit être franchement déprimant. Rêver de traverser la place de l’hôtel de ville main dans la main avec l’homme de votre vie et ne voir que les gros coeurs rouges chez les autres. Dur.
Donc je propose qu’on torde le cou à tous les Saint-Valentin, qu’on brûle leurs ambassades (très à la mode en ce moment), qu’on décrète qu’il est humiliant de voir les amoureux s’embrasser quand on est soi-même un peu mal-baisé et donc de porter plainte en justice, mettez-moi tout ce monde-là au violon et voilez-moi toutes les têtes de ces dévergondées, non mais alors.
Mais dites-donc, c’est pas une solution ça ?
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