Il y a eu la mort de Nahel, 17 ans, tué à bout portant par un policier lors d’un contrôle routier. Il y a désormais des émeutes dans de nombreuses villes grandes et moyennes. Dans les quartiers, périphériques ou non, les jeunes brûlent tout ce qui les entoure et qui représente l’Etat, de l’abribus au bâtiment public quel qu’il soit… Les arrestations se chiffrent désormais en centaines.

Que disent de nous ces phénomènes ? Je ne veux pas faire de la philosophie de café du commerce, ni de la sociologie de comptoir, mais simplement vous livrer une réflexion en tant qu’éthicienne, car c’est notre éthique qui est en jeu au travers d’une formule rhétorique : « l’injustifiable » s’oppose désormais à « l’inacceptable », la violence s’oppose à la violence dans une escalade mortifère qui ne s’arrêtera que parce que la répression prendra le pas sur la manifestation. A moins que ce ne soient les trafiquants de drogue qui s’emploient à calmer localement les choses car elles nuisent, de toute évidence, à leur petit commerce.

Quel est donc ce monde ? Comment nous-mêmes, qui avons pour tâche de transmettre des valeurs républicaines d’égalité, de liberté et de fraternité, des valeurs humanistes de respect de soi-même et de l’autre, des valeurs bibliques relative au Bien, au Bon, au Juste, à l’Amour du prochain, avons-nous contraint les comportements des uns et des autres – par une législation sur l’usage des armes et une exaspération des jeunes mal gérée – au point qu’un contrôle routier pour une infraction au code de la route se transforme en une exécution sommaire, au point que cette mort conduisent notre jeunesse de l’exaspération à la rage, à la folie destructrice de tout ce qui représente l’Etat, cet Etat que nous croyons de droit, et démocratique.

Interrogeons-nous… Nous avons certainement manqué à notre devoir quelque part.

Et pour en terminer, sur ce sujet je vous invite à lire ou relire un très bon livre, intitulé Deux secondes d’air qui brûle, d’une jeune femme, Diaty Diallo, un premier roman extrêmement intéressant paru en 2022.