– Salut coco… ça bouste ?
– Oui, m’sieur.
– Alors, ce premier article ? Tu l’as fini ?
– J’ai rédigé le premier jet. Je peux vous le soumettre ?
– Vas-y.
– Je devais écrire un article sur un truc genre nouvelle technologie de l’information. Comme accroche, j’ai choisi l’arrivée du blog. C’est un thème vendeur, je crois.
– Oui…. vas-y, lis le vite !
– Je commence :
La source de ce dialogue est là, sur un blog qui fait aussi partie de mes visites favorites, celui d’Obni.
"A l’arrivée du blog sur Internet, je me suis dit que c’était une nouvelle mode qui venait de naître. Je me suis souvenu à quel point j’avais été enthousiasmé lorsque, il y a quelques années, le dialogue instantané était né…
Oui, moi aussi je me souviens de la naissance de ce qui s’appelait "Instant Messenger", à l’époque où mon fournisseur d’accès – pas question de haut-débit encore – s’appelait Compuserve. Je trouvais la chose merveilleuse : dialoguer en direct par l’intermédiaire d’un ordinateur, pour le prix d’une communication téléphonique. Enfin, presque. Mais ce n’était que le successeur du minitel.
Le minitel… Je n’ai pas été grande consommatrice. Mon amie Katalin, en revanche… Elle fréquentait des serveur très "hot" et avait mis au point un personnage qui ne manquait pas de sel. En retour, elle rencontrait des gens plutôt curieux, dont certains étaient vraiment déjantés. Les échanges entre eux étaient particulièrement forts et, pour se décontracter, elle me les racontait. Ce n’est ni l’heure, ni le lieu de vous les livrer, mais je voudrais vous parler de Mikel.
Elle le connaissait dans la vie profane, mais l’avait retrouvé, ou plutôt redécouvert, sur le minitel. Mikel était plus qu’un passionné du petit écran noir, c’était un véritable adepte. Homosexuel, il orchestrait ses rencontres, ou plus exactement ses dragues, grâce aux messageries "roses". Ses notes de téléphone mensuelles atteignaient des sommes astronomiques. Lorsqu’il ne travaillait pas, il était devait son écran, mettant au point, lui aussi, des personnages virtuels dont il s’investissait totalement. Il y en avait un qui portait mon prénom, donc féminin. Le hic se présentait lors des rencontres, qui arrivaient inévitablement au bout d’un certain temps d’échanges. C’était alors Katalin qui prenait le relais. Elle racontait ensuite tout à Mikel, qui appréciait beaucoup ce théâtre de la vie. Et à moi, qui devenait au fil du temps de plus en plus curieuse de ce qui arrivait à mon autre "moi".
Un jour, Mikel est mort. On l’a retrouvé, frappé par un infarctus, devant son minitel.
Nous avons été triste de perdre un ami, mais heureux qu’il soit parti en se livrant à son "jeu" préféré.
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