Samedi soir, rentrant d’une réunion au volant de ma Ford Ka de plus en plus parisienne (entendez : de plus en plus cabossée et rayée), je décidai d’entrer dans Paris par la porte Maillot et l’avenue de la Grande Armée pour me faire une petite descente des Champs Elysée. J’aime bien. Enfin, de temps en temps.
Bien m’en a pris, car je me suis fait doubler par une limousine blanche à rallonge, du made-in-America pur sucre. Vitres opaques à l’arrière, comme il se doit, chauffeur en costume sombre, bien entendu, son téléphone portable collé à l’oreile ne l’empêchant nullement de manoeuvrer son autobus de luxe avec dextérité dans une circulation qui se densifiait à mesure que l’heure des dîners en ville se rapprochait.
Rien que de relativement banal, me direz-vous, ce n’est pas parce que la France d’en bas à voté "non" à la Constitution de l’Europe que la France d’en haut a moins de sous à claquer.
Exact, mais c’est mon côté "badaud", j’ai la curiosité parisienne.
L’histoire ne s’arrête pas là. La limousine et moi descendons donc de conserve, avec quelques autres naturellement, l’avenue des Champs Elysées lorsque soudain, je vois apparaître une tête au-dessus des voitures. Je me glisse sur le côté pour constater que le paquebot blanc possède un toit fumé ouvrant. Une jolie blonde, 25 ans à tout casser, y a passé le buste, une flute de champagne à la main, des oreilles de lapin façon "Bunny de chez Playboy" en guise de serre-tête, et elle salue tout le monde à la ronde. Elle n’a pas l’air très sûre d’elle et je devine que l’idée vient d’ailleurs. Apparaît bientôt à ses côté une brune, plutôt moche, 35 ans bien pensés, qui tente à son tour de nous faire croire que la fête bat son plein à l’intérieur de la bagnole… Ce n’est pas très drôle, voire un peu pathétique, mais je me dis que finalement, il n’y a guère que dans cet endroit dont on dit que c’est la plus belle avenue du monde, mais qui est aussi, certainement, la plus vulgaire, que l’on vit ce genre d’anecdotes.
J’ai travaillé, dans une vie antérieure, dans une des rues perpendiculaires. Il y avait sans cesse des scènes de ce genre, certaines franchement marrantes, d’autres plus effrayantes, mais j’étais toujours surprise. On peut en rire, non ?
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